EDP Sciences logo
Web of Conferences logo
Open Access
Numéro
Collection SFO - Vol. 4
Volume 4, 1996
Page(s) 523 - 546
DOI https://doi.org/10.1051/sfo/1996017
Collection SFO 4 (1996) 523-546
DOI: 10.1051/sfo/1996017

Les applications thérapeutiques des lasers

J.M. Brunetaud, S. Mordon, T. Desmettre et C. Beacco

Unité INSERM 279 et Laboratoire des Lasers, Hôpital C. Huriez, 59037 Lille cedex, France


Résumé
Dès leur naissance en 1960, les lasers sont apparus comme des sources de lumière potentiellement intéressantes pour la médecine car elles avaient trois caractéristiques qui les distinguaient des sources conventionnelles : la directivité, la possibilité de fonctionner en mode pulsé et la monochromaticité. La directivité, c'est-à-dire l'émission sous un fin faisceau parallèle, permet de transmettre cette lumière (visible, proche infrarouge et proche ultraviolet) à l'aide d'une fibre optique de faible section (50 à 600 µm). L'émission pendant des durées très brèves (mode pulsé), de la milliseconde à la femtoseconde (10-3 à 10-15 s), donne des puissances instantanées extrêmement élevées qui peuvent atteindre le gigawatt (109 W), avec des effets tissulaires différents de ceux obtenus avec des lasers à émission continue. L'émission d'une seule longueur d'onde, la monochromaticité, évite d'avoir à filtrer la lumière pour obtenir des effets sélectifs, et donc de perdre de l'énergie. Néanmoins, il faut savoir que les molécules biologiques ont un spectre d'absorption beaucoup plus large que la raie d'émission d'un laser et que cette caractéristique si importante pour les physiciens ne sera pas pleinement utilisée en thérapeutique. Nous limiterons notre sujet aux traitements effectués sur un malade et nous ne parlerons pas des autres applications médicales des lasers comme le diagnostic ou les applications in vitro. Il est habituel de classer les applications thérapeutiques des lasers en 4 groupes que l'on nomme, par convention de langage, effet thermique, mécanique, photo-ablatif, et photochimique. Nous allons expliciter ces effets à l'aide d'exemples de traitements. Les effets thermiques seront plus longuement détaillés que les 3 autres car ils représentent, actuellement, plus des trois quarts des applications thérapeutiques des lasers et surtout parce que notre expérience concerne essentiellement les lasers à effets thermiques. Nous donnerons ensuite quelques idées sur le développement futur des lasers. Nous terminerons par un exposé sur notre structure de travail, le Centre des lasers et de l'Optronique de Lille (CLOM).



© EDP Sciences 1996